samedi 17 septembre 2016

Bohême



Waterhouse: Adonis




Revêtu de haillons, les lacets lacérés,
Un iris étoilé,l'autre orbite lunaire,
Le cuir serrant de près tout un réseau de nerfs,
Voici l'homme cet astre aux rayons acérés.

J'eus beau héler l'alerte, humble oie du Capitole,
Malgré les incendies il faut capituler,
Quand l'alerte héros, unique à postuler,
S'en vient superbe et nu ,ceint d'une rouge étole.

Comme l'oiseau ailé se pavane en sa roue,
C'est l'athlète huilé qui parcourt une arène,
Un chevalier sans peur aux genoux de sa reine,
Un pirate vainqueur poing levé à la proue.

Son visage est taillé dans un granit hors d'âge,
Il bande un arc d'un doigt, sans effort, détendu,
Par lui l'eau s'est fondue, l'ennemi pourfendu,
La blessure  guérit sans onguent ni bandage.

Car la femme est la cire et son homme est le sceau,
Sur la substance molle il appose l'empreinte,
Son effigie jadis sur son âme fut peinte,
Ses bras forment l'ovale de son seul berceau.

14 commentaires:

  1. Tu me remémores cette belle légende d'un homme, d'un demi-dieu, Ulysse, roi d'Ithaque par sa parfaite maîtrise des tirs à l'arc pour sauver sa Pénélope. Que j'aime cette strophe: "Son visage est taillé dans un granit hors d'âge,
    Il bande un arc d'un doigt, sans effort, détendu,
    Par lui l'eau s'est fondue, l'ennemi pourfendu,
    La blessure guérit sans onguent ni bandage."
    Ton poème est une odyssée en lui-même, grandiose. Tu publies rarement sur ton blog, mais quand tu le fais, c'est un véritable festival de mots que tu nous offres. Merci Isabelle. Bise à toi.

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    1. Cher Bizak, tu ne crois pas si bien dire, je suis devenue une sage Pénélope, mais je ne me suis pas encore mise à la tapisserie! Je t'embrasse en toute sincère amitié!

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  2. Splendide poème très baudelairien.
    J'aime particulièrement la deuxième strophe, pleine de belles allitérations.
    Mais pour la métaphore de la cire, dois-je comprendre que la femme est une pâte malléable ? cela me gêne un peu aux entournures... ;-)
    Quoi qu'il en soit, malgré ce mystère, ton texte est magnifique.
    Bises célestes
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. La femme non, moi oui!Je fais partie de ces anciennes ribaudes qui avaient besoin de trouver leur maître!Je pense très fort à toi en ce moment et je t'envie presque de cette tendresse presque palpable qui t'unit à ton arbre d'origine.

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  3. Eh, cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu du nouveau ici, ça fait plaisir de voir de l’inédit ! Voilà un poème qui ne plaira pas aux féministes, une ode à la masculinité et à la différence des sexes. Mais bon, quelque chose me dit que vous avez quand même une sacrée personnalité, et que la « cire » ne se laisse pas modeler par le premier venu.

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    1. C'est vrai je suis une honte pour les féministes, d'ailleurs je suis anti féministe et en admiration devant la force et l'intelligence du sexe opposé en principe.Les féministes critiquent les hommes et essaient de les remplacer, moi je suis heureuse d' en être aimée!!

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  4. Content de te revoir. Insoluble mystère mythique que le sexe opposé ! Tour à tout source de mépris et de fascination : on croit le comprendre mais on tombe toujours de haut.

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    1. Le sexe opposé est pour moi source de fascination et de fascination et (touchons du bois) dans ma grande naïveté je ne le comprends pas et reste très haut avec mes idéaux!

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  5. En tout cas je constate que l'amour est une source intemporelle d'inspiration et fait éclore à foison les alexandrins virtuoses en toi !

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    1. D'ailleurs mes quelques amis de plume fidèles, vous êtes bien patients, car l'amour est ennuyeux , je ne sais rien faire d'autre en ce moment, la souffrance était plus féconde, quand vous me verrez écrire ce ne sera pas bon signe, en tout cas, je suis bien heureuse de vous lire sur vos sites, et d'ailleurs, tu n'as pas écrit récemment, cela me manque, mais peut-être roucoules-tu également et manques-tu de temps pour nous régaler d'une insolente satire...

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  6. Joli poème comme tu sais si bien les composer, je l'avais raté car je ne venais plus ou presque sur mon île pris par d'autres canevas ;) mais me revoilà, ta poésie est mouillante comme mon encre qui me fait revenir à ton port ♥ besos ma belle

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    1. J'aime les mots " me revoilà" car tu sais que nous sommes durablement amis, je suis heureuse de tes "canevas" et te souhaite la saveur du baiser de Canova.

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  7. Bonsoir Isabelle,

    Un Poème magnifique, dont tous les vers me plaisent...Quelle chance et quel bonheur de lire cette prosodie pleine de sève et de vigueur...Juste un vers que je trouve superbe "Ses bras forment l'ovale de son seul berceau"...Tu es une belle personne...Un météore...Une comète...Des maux des poète(esse)s naissent plus grands les rêves...Et les tiens sont étoilés...

    Je t'aime...

    Poétiquement,

    Maxence

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    1. Cher Maxence, chaque trace de toi est indélébile et ce mot vient à mon coeur, merci, je t'aime aussi.

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